Colloque « Procréation, filiation, accès aux origines, parlons en ! » (25 juin 2018)

Témoignage au colloque « Procréation, filiation, accès aux origines, parlons en ! » (25 juin 2018)

L’association Mam’ensolo était représentée par Anne-Sophie Duperray et plusieurs de ses membres y ont assisté.

Anne-Sophie a pu témoigner de son choix et de son parcours personnel de maman solo par choix.  

Nous avons  fait la connaissance de Larissa qui se bat pour l’autorisation de l’ACO (autoconservation des ovocytes) en France avec son Réseau Fertilité France (R2F), de Vincent Brès et des membres de l’association PMAnonyme, écouté le témoignage fort et émouvant de Marie Labory, maman de jumeaux conçus par PMA. Fiorella a été la bienvenue pour témoigner de son vécu d’adolescente née par GPA. Un message brut  et fort : « on existe vraiment, mon existence ne devrait pas être un débat. On n’est pas des marchandises, on n’est pas des objets ».

Comme Fiorella, nous pensons que l’existence de nos enfants ne devrait pas être un débat. Comme Fiorella, nous pensons qu’aucune personne réfléchie ne peut refuser à une femme la possibilité d’être mère, dès lors que cette maternité n’est pas le fruit d’un hasard, mais un choix mûrement réfléchi. Nous avons été rassurées par les témoignages de « grands enfants » nés d’un don altruiste qui connaissent la vérité sur leurs origines. Ils sont devenus des adultes comme les autres. Cette particularité n’a pas détruit leur vie ou oblitéré leurs chances de réussite dans leur vie familiale ou professionnelle.

Irène Thery et Anne-Marie Leroyer ont rappelé les grandes lignes du rapport de 2013 « Filiation, origines, parentalité – le droit face aux nouvelles valeurs de responsabilité générationnelle ». Le docteur Gryndberg, signataire de l’appel des 130 aux côtés de René Frydman, a expliqué – de façon claire et synthétique –  le retard médical français en matière de bioéthique, les conséquences des « interdits » de la loi française de bioéthique sur le parcours de PMA des couples qui se termine souvent dans des cliniques de l’Union européenne (pour un diagnostic préimplantatoire après des fausses couches à répétition, pour un double don de gamètes après l’échec de plusieurs FIV etc…), des femmes seules et des couples lesbiennes.

Nous souhaitons fortement que le message porté par Jean-Louis Touraine, député, rapporteur de la mission d’information sur la révision de la loi bioéthique, soit entendu : le débat sur la PMA pour Toutes doit être et rester un débat conceptuel, juridique, apaisé si possible. S’en prendre aux enfants et à leurs parents serait malvenu de la part de ceux qui s’opposent à la PMA pour Toutes au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Sans préjuger des auditions et des débats sociétaux qui pourront avoir lieu au cours des prochains mois, auxquels Mam’ensolo entend continuer d’être partie prenante, il est à noter que le Conseil d’Etat dans son récent avis a procédé à une analyse approfondie et pertinente de la Convention internationale des droits de l’enfant, avant d’estimer que « la notion juridique d’intérêt supérieur de l’enfant ne saurait faire obstacle à l’ouverture de l’AMP aux couples de femmes et aux femmes seules. »

Nous retenons avant tout de ce colloque, la volonté d’entendre les personnes concernées par la PMA pour Toutes dans une ambiance apaisée et respectueuse, à l’opposé des débats conflictuels des Etats généraux de la bioéthique, où les militants « anti-PMA » se sont faits remarquer par un comportement très particulier : stigmatisation de minorités sexuelles et de groupes de personnes dans des lieux ouverts au public, monopolisation du droit de parole dans les réunions publiques organisées par les Espaces régionaux de bioéthique. 

Le 19 juillet prochain, commenceront les séances de travail de la mission d’information sur la révision de la loi bioéthique avec l’audition de quatre femmes, Mme Valérie Depadt, Maître de conférences à la faculté de droit de l’Université Paris 13 et conseillère de l’Espace éthique d’île de France, Mme Armelle Courrèges, directrice générale  de l’agence de biomédecine, Mme de Boisdeffre, présidente de la section du rapport et des études au Conseil d’Etat et Mme Laurence Marion, rapporteure générale.

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