Déclaration Saint Valentin Medecins PMA

A tous ces courageux gynécologues sans qui, aujourd’hui, n’existerait pas

Mariama SOIBY du bureau de Mam’ensolo souhaitait partager une déclaration en ce jour de Saint Valentin:

Le Code Noir, le Code Napoléonien de 1807, cela ne parle peut-être pas à tout le monde. Sans leur remise en cause, moi, femme, noire, aux parents issus des anciennes colonies d’outre-mer, n’aurait jamais pu m’exprimer ainsi en public.

Le Code Noir et le Code Napoléonien de 1807 avaient pour point commun de dénuer aux individus, notamment et surtout aux femmes, le droit de disposer de leur corps.

Pourtant, à une époque, c’était la loi.

Et même lorsqu’elle était en vigueur, elle a pu par moment être contournée par l’action de gens courageux dès lors qu’elle leur est apparue manifestement inadaptée. Et c’est ainsi que la loi est forcée d’évoluer.

En ce vendredi 14 février 2020 tandis que les amoureux célèbrent leur bonheur, que des papillons virevoltent autour d’eux, que Cupidon est à la fête, j’ose une déclaration à deux femmes courageuses qui, un jour de juin 2014 m’ont regardé, écouté et avec bienveillance m’ont rassuré et accepté de m’accompagner.

Je les aime.

Sans elles, pas de réveils tumultueux les dimanches matins, pas de ventre transformé en trampoline, pas d’après-midi au square, ni de goûter chocolaté, pas de sauvetage de doudou, ni de rituels sécurisants, pas de magie, de rires, de larmes, de cris, de bisous de nez.

Je ne peux donc que dédier cette journée à ces deux femmes engagées qui sont allées contre la loi pour qu’une petite fille puisse aujourd’hui m’appeler « maman ».

Je les aime.

Le Code Noir, le Code Napoléonien de 1807 ne sont plus car en réalité le droit n’est jamais figé. Ce droit, matière en perpétuel mouvement, à vocation à changer lorsqu’il est confronté aux réalités contemporaines. Ce droit, au service des citoyens, de nous, citoyennes, femmes, qui sans avoir à nous justifier, devrions pouvoir bénéficier des mêmes techniques de santé procréatrice, quelque soit notre statut, notre orientation sexuelle ou nos origines.

Et plus que tout, nous devrions pouvoir disposer librement de nos corps sans nous mettre en danger physiquement ou financièrement, pour être mère.

J’ai eu ce privilège, comme certaines d’entre nous depuis quelques années, mais à quel prix : traverser les frontières, être dans l’illégalité, quémander, mentir, tricher et découvrir que pour certains, tout l’amour que je peux vouloir offrir n’est qu’une aberration anthropologique.

Dr. A, Dr. N, je vous aime.

#despaillettesdansnosvies

#pmapourtoutes

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