Anne-Sophie et Laure ont rencontré M. le Député Thomas Mesnier, du parti de La République en Marche, membre de la mission d’information sur la révision de la loi relative à la bioéthique, et sa collaboratrice Elise Haffen.
Fortes de l’impact et de l’influence de nos témoignages auprès d’experts et de politiques, nous poursuivons notre démarche auprès des hommes de lois pour faire passer ce message : nous sommes des femmes comme les autres, aimantes et responsables, des familles à part entière prenant soin de nos enfants qui s’épanouissent et vont très bien ! Notre objectif étant bien entendu le vote de la loi de la PMA pour toutes les femmes et sa prise en charge financière.
Nous avons rappelé l’importance des forums et des associations afin d’être unies et solidaires, face à l’absence totale de structure et d’encadrement sur ces sujets.
Après avoir écouté avec intérêt l’exposé de nos parcours respectifs et des buts de l’association Mam’ensolo, M.Mesnier s’est enquis de notre position sur différents sujets :
- L’auto-conservation des ovocytes : Oui, nous sommes pour permettre aux femmes d’être actrices de la préservation de leur fertilité et nous adhérons en ce sens à la démarche de l’association Réseau Fertilité France.
- L’anonymat du don : la question de la levée de l’anonymat reste encore « ouverte » au sein de notre groupe. Nous avons d’ailleurs cité la position de PMAnonyme sur ces sujets. D’autre part, l’accès aux informations sur notre patrimoine génétique sera sans aucun doute facilité par le développement numérique : devoir l’encadrer semble donc inévitable.
- La rémunération du don : Le dédommagement nous semble pertinent, de plus, comme l’indiquait JL Touraine, les campagnes publicitaires pour le don du sang coûtent plus cher que le dédommagement des donneurs.
- La prise en charge : Oui, cela semble évident, par équité avec les couples hétérosexuels. La prise en charge témoigne de l’adhésion et de la reconnaissance de la société alors que l’inverse revient juste à nous « tolérer ». Anne Sophie a élargi cette question en proposant la prise en charge d’un bilan de fertilité à l’âge de 30 et 35 ans pour que les femmes agissent au moment opportun pour éviter d’avoir recours au don d’ovocyte.
En dernière partie de notre échange, nous avons pu recueillir les conseils du député sur les personnes à contacter au sein du parti LREM pour leur faire part de notre expérience vécue et les sensibiliser à nos revendications. M. le Député nous mettra en contact avec le service administratif de l’Assemblée Nationale pour obtenir une audition auprès de la mission d’information sur la révision de la loi bioéthique. Ces auditions auront lieu en septembre. En parallèle, nous prendrons des rendez-vous avec des députés E.M. et des autres partis, le ministère, la commission des affaires sociales et la commission des lois pour faire entendre nos voix.
L’agenda politique : Janvier ou Février 2019 !
La position de la majorité En Marche est de respecter le calendrier prévu : attendre l’avis officiel du CCNE à la rentrée pour travailler sur ce projet de loi, puis présenter la PMA pour toutes lors de la révision de la loi bio-éthique (ce qui semble plus pertinent qu’une loi isolée).
Il nous faut dire aussi un mot sur la portée et le sens de cette loi, au-delà de son seul agenda politique. Actrices d’une expérience personnelle et intime qui a transformé nos vies, nous sommes devenues des témoins unies par le désir commun de parler, comprendre et transmettre. Cela ne fait pas de nous des expertes, mais plutôt des citoyennes ayant conscience de l’évolution de la société. En effet, le sujet de cette loi n’est pas de « régulariser » une partie de la société qui se serait aventurée à ses marges. Le sujet de cette loi, à notre sens, est de faire avancer la société en acceptant de regarder en face les évolutions de la famille.
Souhaitons bonne chance au député Thomas Mesnier pour défendre ce projet magnifique qui marquera un progrès historique !