Le rapport de synthèse des EGB (Etats généraux de la bioéthique) ouvre des perspectives nouvelles pour l’accès des femmes seules à une maternité protégée et sécurisée.
MAM’ENSOLO prend acte avec satisfaction que le rapport des Etats généraux de la bioéthique qui vient d’être publié, apporte des propositions concrètes pour l’ouverture de la PMA aux femmes célibataires.
Ces propositions reprennent pour l’essentiel les pratiques des mères célibataires depuis plus de 20 ans : choix d’une personne de confiance et droit de l’enfant à un entourage protecteur et aimant.
- Le droit de l’enfant à venir est mûrement réfléchi et pris en considération, tant au niveau affectif que matériel, par les futures mamans solo, avant de prendre leur décision.
Les études le démontrent, ce qui compte ce n’est pas le format de la cellule familiale, mais la qualité des interactions que les parents ont avec les enfants.
Sur le plan émotionnel, nous avons constaté qu’un enfant est beaucoup plus à l’aise psychologiquement de vivre avec l’idée qu’il est issu d’un homme généreux qui a fait un don d’engendrement pour aider des femmes à devenir mamans, qu’avec le sentiment d’avoir été abandonné par un père biologique qui s’est désintéressé de lui et de sa mère.
Des entretiens psychologiques d’information et d’accompagnement existent aujourd’hui qui aident les futures mamans à construire leur projet parental.
- Le choix d’une personne de confiance ou d’un tuteur qui pourrait prendre en charge l’enfant, en cas de disparition prématurée de sa maman, fait partie de ces décisions mûrement réfléchies prises bien avant la naissance.
En revanche, les réserves émises quant à la vulnérabilité sociale, économique et psychologique des femmes célibataires ayant recours à la PMA, nous semblent particulièrement infondées.
Liliane Holstein dans son récent ouvrage note que le risque de « burn-out » n’est pas plus grand dans les familles monoparentales où les enfants sont plus complices et plus solidaires. « Par nécessité, ces femmes seules sont efficaces et fiables, parfois plus que si elles étaient en couple ».
Rappelons que le nombre annuel de maternités par adoption et par PMA pour les femmes seules est sensiblement équivalent.
Peut-on supposer que des femmes qui auraient bénéficié d’un agrément pour adopter seraient en situation de vulnérabilité ? Cela est absurde, comme il est absurde de prétendre que nous sommes en situation de vulnérabilité.
Le modèle de la famille monoparentale par adoption est socialement acceptée, nous ne voyons pas les raisons qui conduiraient à rejeter le modèle de la famille monoparentale grâce à un don.
Enfin si les salaires des femmes sont aujourd’hui en moyenne de 30% inférieurs à ceux des hommes, il semble particulièrement discriminatoire de leur refuser l’accès à la PMA pour ce motif.
MAM’ENSOLO partage l’avis des contributeurs : ce n’est pas l’orientation sexuelle ou le statut conjugal qui déterminent l’amour et les valeurs transmises à l’enfant, mais le projet parental.
MAM’ENSOLO souligne que les femmes, toutes les femmes, sont au cœur de la médecine reproductive :elles subissent les traitements les plus lourds, que leur conjoint(e) souffre d’infertilité biologique ou sociale ou qu’elles n’aient pas de partenaire.
De par ses antécédents génétiques, en ayant une relation éphémère dans l’objectif de devenir mère, une femme seule est susceptible de transmettre à son enfant une maladie d’une particulière gravité. L’article L. 2141-2 du code de la santé publique serait-il donc réservé aux futurs enfants d’une seule catégorie de femmes ?
D’autre part, très tôt dans sa vie, une femme peut être confrontée à une perspective rapide d’infertilité (ménopause précoce, endométriose..) qui la place dans un dilemme entre son désir d’enfant et le temps consacré au choix d’un(e) partenaire.
MAM’ENSOLO rappelle que depuis le début du 20ème siècle, malgré l’opposition des partisans du caractère « naturel » de l’enfantement, la médicalisation du suivi de la grossesse et des naissances a évité bien des souffrances tant aux mères qu’aux enfants. Pas plus que la césarienne ou l’échographie morphologique, la PMA ne se résume à un acte technique. L’empathie des médecins et des équipes médicales, la relation de confiance établie avec eux, prend tout son sens dans un acte aussi essentiel que d’aider une femme à donner la vie.
La protection de la santé reproductive et le droit à donner la vie doivent être le même pour toutes les femmes sans distinction de statut matrimonial ou d’orientation sexuelle.
MAM’ENSOLO se félicite enfin de la tendance qui semble se dégager en faveur de suppression d’une inégalité financière entre celles qui peuvent aller à l’étranger réaliser cette AMP, et celles qui ne le peuvent pas, même si les coûts afférents aux grossesses et aux traitements hormonaux sont déjà pris en charge en France.
Rendez-vous sur le site des Etats Généraux de la bioéthique pour lire le rapport